lundi 11 août 2008

Etude d'Esther 9


A) Défense des juifs contre leurs ennemis : v 1 à 16 :

1) la date où eurent lieu les évènements :

C’était le 13ème jour du 12ème mois, date choisie par Haman lui-même en fonction des oracles ou augures des sages, magiciens ou astrologues du royaume de Perse qu’il avait consultés : 3,7. Ainsi ce jour qui, selon leurs prédictions, aurait du être défavorable aux juifs fut, par un retournement de situation, au contraire le jour par excellence de l’affirmation de leur suprématie sur leurs ennemis et de leur victoire.

Combien aujourd’hui, à l’aube du 3ème millénaire, il en est toujours ainsi :
- au lieu de s’en remettre à Dieu, grands et petits consultent voyants et astrologues pour prendre leur décision : Ezéchiel 21,26-27
- les rayons des librairies et des supermarchés regorgent des prédictions des devins et prophètes de tout poil annonçant un âge d’or ou un " nouvel âge " pour toute la terre.

Comme les prophètes de l’Ancien Testament, nous pouvons être sûrs d’une chose : ces prédictions ne se réaliseront pas. Se produira dans le monde, non ce que les devins et les occultistes de tous bords prédisent, mais ce que Dieu seul dit et décide : Esaïe 41,21 à 26.

2) le retournement de situation :

Comme Haman, leur ennemi, nombreux sont ceux qui dans l’histoire ont programmé l’extermination des juifs. Mais, tout comme pour Haman, leurs espoirs à tous ont été déçus : cf Esaïe 7,4 à 7 ; Ezéch 21,28. En effet au moment même où ils pensaient accomplir et réaliser leurs projets, par l’action souveraine de Dieu, ce ne sont pas eux mais les juifs qui sortirent vainqueurs du combat. Où sont en effet passés aujourd’hui :
- Hitler, son 3ème Reich millénaire et sa " solution finale " ?
- Staline et ses projets de destruction ?

Israël est toujours là, plus que jamais présent et puissant sur la scène de l’histoire. Sa seule présence aujourd’hui parmi nous, en tant que nation, suffit pour témoigner de l’action souveraine de la providence de Dieu à leur égard .

Les hommes malheureusement n’apprennent rien de l’histoire. Une dernière fois, sous la conduite du dernier Haman, l’Antichrist, les armées du monde entier se rassembleront sur la Terre Sainte pour, une fois de plus, projeter l’extermination du peuple juif. Mais en ce jour, qui sera comme le 13 du mois d’Adar, par un retournement de situation divin et au moment même où ils penseront parvenir à leurs fins, ce sera le peuple de Dieu qui sortira victorieux et vainqueur du combat : Soph 3,8.14-15 ; Zach 14,1 à 5.12 à 16 ; Joël 4,9 à 21.

3) les 2 camps :

Alors qu’auparavant la situation des juifs semblait sans issue, le retournement de situation divin a tout changé :
- la terreur des juifs saisit et paralyse leurs adversaires, les rendant incapables de leur résister : Exode 23,27 ; Josué 2,9 ; 1 Sam 14,15 ; 2 Chr 14,13 ; 17,10 ; 20,29 : une terreur présente chaque fois qu’Israël retrouve sa place devant Dieu et dans Sa grâce.
- la terreur qu’inspirait Mardochée avait saisi tous les hommes puissants et importants du royaume qui, immédiatement, choisirent de soutenir son camp : v 3 et 4.

Combien en sera-t-il encore davantage au jour où Jésus, le Crucifié, se révélera et se manifestera à la fin des temps comme le Sauveur et le Libérateur d’Israël, Son peuple. Sa colère s’enflammera alors promptement contre tous ceux qui, dans leur entêtement insensé, persévéreront dans leur folie antichrétienne et antisémite : Psaume 2,10 à 12. En ce jour, on verra alors de nombreux rois, aujourd’hui hostiles à Israël, " tourner leur veste " et rallier la cause de son Messie : Esaïe 19,16 à 25 ; 2,1 à 4 ; Zach 14,16.

Quelle folie cependant chez ceux qui, devant l’évidence du fait que le vent de l’histoire avait tourné, persévérèrent dans leur obstination à vouloir à tout prix combattre les juifs et leur prince. Il connaîtront, à l’instar de leur maître à penser et de ses fils, le sort tragique qui leur fut réservé : v 5 à 10 ; Esaïe 14,21.

De même, depuis la résurrection de Jésus, le vent de l’histoire a tourné : Actes 2,36 ; Rom 1,5 ; Héb 10,12-13. Le retour de Jésus, Fils de Dieu, ne sera pas, par conséquent, pour tous sujet de joie. Car, dit Paul, Il viendra du ciel avec les anges puissants, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à Son Evangile. Il auront alors pour juste châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de Sa force : 2 Thes 1,6 à 10. Combien aussi, pendant qu’il en est encore temps et avant qu’il ne soit trop tard, est-il urgent de faire la paix avec Lui : 2 Cor 5,20 à 6,2.

4) le rôle d’Esther dans la victoire remportée par les juifs : v 12-13 :

Elle formula de nouveau une double requête :
- qu’en signe de symbole, pour tous ceux qui s’entêteraient à se conformer au décret d’Haman, ses dix fils tués soient pendus à la même potence que leur père
- qu’un délai supplémentaire de 24 h soit accordé aux juifs dans la ville de Suse pour se défendre contre leurs adversaires.

Ces deux demandes à caractère vengeur et sanguinaire peuvent nous étonner dans la bouche d’une femme de si grande qualité. Elles se comprennent cependant bien si l’on saisit :
- que ce qui est en jeu ici n’est pas une simple question d’intérêt mais la survie même du peuple de Dieu
- que dans l’esprit d’Esther, sa demande n’est pas motivée par une soif insatiable de vengeance, mais dans l’application pure et simple du juste châtiment que méritaient les ennemis des juifs.

Deux signes évidents manifestent cette pure volonté de justice qui animait Esther dans sa demande à Assuérus :

- le fait que, bien que vainqueurs et supérieurs à leurs adversaires, les juifs se soient refusés à se livrer, comme c’était souvent la coutume, au pillage et à des exactions : v 10 et 16. Leur objectif était de se défendre et non de se rendre exécrables aux yeux de tous les autres habitants du royaume de Perse. Se faisant, ils ont été justifiés et se sont épargnés ce que d’autres royaumes n’ont pas manqué de connaître après avoir été les instruments de Dieu pour exercer Son jugement : être à leur tour jugés : Amos 1,9 à 12 ; Abdias 10 à 16 ; Esaïe 10,5 à 7.12-13.

- l’avertissement évident que représentait pour les ennemis des juifs la pendaison publique des fils de leur ennemi à la potence où lui-même avait péri. N’était-elle pas d’une certaine manière une invitation qui leur était adressés à abdiquer et à renoncer à suivre les instructions du décret meurtrier dont ils se réclamaient ?

Une autre raison biblique à la demande d’Esther est que celle-ci, en tant que juive, se plie à la loi biblique du talion : œil pour œil, dent pour dent : Exode 21,24. Elle ne connaît pas encore Jésus qui, par Sa parole, va enseigner de la part de Dieu une autre loi surpassant et dépassant celle donnée dans l’Ancien Testament : la loi du pardon et de l’amour qui s’applique, non seulement envers ses frères et ses amis, mais même envers ses ennemis : Mat 5,43-45.

Ne nous étonnons pas cependant de la sévérité des jugements qui atteindront les ennemis de Dieu, même sur l’ordre de Jésus, notre Sauveur : Apoc 6,1. 8,1. Ils seront l’expression, non de l’année de Sa grâce, mais du jour de Sa colère : Luc 4,18-19 ; Esaie 61,1-2 ; Apoc 6,16-17.

B) La fête de Pourim : v 17 à 32 :

Les jours d’effroi étant passés, les juifs firent des deux jours qui suivirent leur libération, le 14 et le 15 du mois d’Adar, des jours de fête, de repos et de joie. Cette institution d’un jour de fête après un jour de victoire et sa transformation en tradition séculaire n’est pas propre aux juifs, mais commune à tous les peuples ayant connu des temps de guerre et d’oppression : exemple : 8 mai , date anniversaire pour les français de la fin de la 2ème guerre mondiale… Le fait cependant que près de 25 siècles après les faits, elle soit toujours commémorée prend cependant une dimension spirituelle et prophétique tout autre. Essayons de voir ce que signifie cette fête de Pourim pour les juifs et ce qu’elle peut nous enseigner à nous, peuple de la Nouvelle Alliance, et croyants tirés du monde païen :

1) la fête de Pourim pour les juifs :

- Elle fut instituée officiellement par Mardochée et Esther par une double lettre : v 20 et 29, afin que non seulement ceux qui avaient vécu l’événement, mais leurs descendants ne l’oublient pas : v 31. C’est un souci permanent de l’Eternel que les hauts faits spirituels de l’histoire du peuple de Dieu ne tombent pas dans les oubliettes, mais soient :
. consignés dans l’Ecriture : Exode 17,14
. commémorés sous la forme d’une fête traditionnelle pour que le souvenir en soit conservé : Exode 12,14
. rappelés et racontés aux générations suivantes pour qu’elles ne l’oublient pas : Josué 4,6-7.21-22 ; Psaume 78,5-6

Cette perpétuation du souvenir est particulièrement nécessaire pour le peuple de Dieu en temps de détresse et de souffrance. Elle lui rappelle que, si aujourd’hui il traverse un temps difficile, il n’en a pas toujours été ainsi et que Dieu peut, comme Il l’a fait autrefois, le délivrer parfaitement de ses ennemis et de toutes ses tribulations : Ps 77,11-13. Elle sert en même temps de base de prière et de supplication pour le peuple de Dieu dans les temps d’épreuve, d’exil ou d’abandon temporaire : Psaume 44.

- Elle est, pour les juifs de tous les temps, le message clair du Seigneur que si, pour un temps, Il est obligé, à cause de leurs péchés de leur cacher Sa face, Sa fidélité à l’alliance qu’Il a contracté avec eux ne saurait leur faire défaut et garantir leur avenir, leur suprématie et leur sécurité future en tant que peuple terrestre élu : Deut 31,17-18 ; 32,19-20 ; Jér 3,12-13 ; Ezéchiel 38,18 à 22 ; 39,21-22.29. En ce jour, le temps d’angoisse de Jacob, qui dure maintenant depuis des siècles, sera définitivement terminé : Jér 30,7 à 11 ; Rom 11,28-29. Elle est en même temps donc un avertissement clair de ce qui arrivera aux antisémites de tous les temps : Genèse 12,3

- Elle devait être un jour de joie et une fête pour tout le peuple. C’est pourquoi en ce jour :
. des messages de paix et de fidélité étaient envoyés à tous les juifs de toutes les provinces de l’empire : v 30 ; cf 3 jean 2 ; 1 Thes 1,1…
. des échanges mutuels de cadeaux étaient faits : v 19. Réjoui par la délivrance opérée par Dieu, on se félicitait mutuellement en cherchant à réjouir l’autre par un présent
. on faisait des dons aux plus pauvres pour qu’ils ne soient pas écartés de la fête, mais qu’ils puissent se réjouir avec tous : v 22 . Personne ne devait être exclu de la fête pour cause d’indigence ou de pauvreté (combien il en est autrement pour le jour de Noël, rappelle de la venue de notre grand Sauveur et Libérateur…)

- Elle est toujours commémorée aujourd’hui par les juifs de notre époque de la façon suivante. En ce jour , on lit le livre d’Esther et l’on fait 3 prières :
. une prière de louange, remerciant ainsi le Seigneur pour la grâce de pouvoir participer à cette fête.
. une autre prière de louange au Seigneur, Le remerciant des protections et des délivrances accordées à Son peuple dans les siècles passés
. une dernière prière de louange au Seigneur Le remerciant de leur avoir donné la vie afin de pouvoir participer à cette cérémonie

Une particularité lors de cette fête : à la lecture du nom d’Haman, tous crient : " Effacez son nom ! " ou " Le nom du méchant disparaîtra ! " Au milieu du tintamarre des jeunes, le nom des fils d’Haman se prononcent en une seule émission de voix, pour rappeler qu’on les pendît ensemble.

2) le parallèle chrétien de la fête de Pourim :

Il peut être vu dans la Sainte Cène ou dans l’institution traditionnelle d’autres fêtes chrétiennes comme Noël ou Pâques. Dans ces jours de fête et de joie, où des cadeaux sont échangés et où tous, riches et pauvres participent, nous nous souvenons :
- soit de la venue du Seigneur dans ce monde
- soit de Sa mort et de Sa résurrection pour nous : 1 Cor 11,23 à 26
- en tout cas, de Sa victoire et de Son triomphe complet sur l’adversaire

Que le mot d’ordre de notre vie chrétienne soit le même que celui qu’adopta, dans toutes ses tribulations, l’apôtre Paul : " Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur : Phil 4,4. "

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