lundi 11 août 2008

Etude d'Esther 8

Le grand changement :

Ce chapitre nous étonne par la rapidité des changements qui interviennent, suite à la décision royale d’exécution d’Haman, le jour même de sa mort : v 1. Pour nous croyants de la nouvelle alliance, ce jour évoque un autre jour : celui où, sur la croix, Jésus rendit l’esprit, accomplissant à la perfection l’œuvre pour laquelle le Père L’avait envoyé : Jean 19,30 ; Luc 12,50. Ce jour-là aussi déjà, des signes du grand changement qu’allait introduire dans l’univers et pour les hommes la victoire de Christ sur la mort, le péché et l’adversaire se manifestèrent pour aller ensuite et jusqu’à la fin toujours plus en s’amplifiant : Mat 27,51-52. Le récit du chapitre 8 fait ainsi état de 3 changements majeurs consécutifs à la victoire d’Esther sur Haman :

1er changement : un changement de position :

Pour Mardochée, révélé au roi comme à la fois l’oncle d’Esther, mais en même temps comme le véritable instigateur de la délivrance des juifs et du retournement de la situation : v 1 et 2. D’un simple homme anonyme dans le royaume d’Assuérus, Mardochée est élevé soudainement à la condition de favori et de 1er ministre du roi. Une ressemblance frappante avec ce que connurent en leur temps Joseph, fils de Jacob, en Egypte : Gen 41,37 à 43 et Jésus, lors de Sa résurrection : Phil 2,5 à 11.

Mardochée cependant était loin d’être un inconnu pour Assuérus. Son nom et ses œuvres, tombés dans les oubliettes, lui avait été rappelé par Dieu, la nuit même qui avait précédé le second repas d’Esther : 6,2-3. Ce souvenir laissé par le témoignage de Mardochée lorsqu’il n’était qu’un serviteur parmi d’autres aidant, Assuérus n’eut aucun mal à lui accorder immédiatement sa confiance.

Pour beaucoup de nos contemporains aussi, le nom de Jésus est tombé dans les oubliettes de l’histoire. Comme pour le roi Assuérus, depuis longtemps les Evangiles, le livre des mémoires de Sa vie, Ses œuvres et Ses actes ne sont plus ouverts. Alors que les contemporains de Jésus savaient ce qu’Il avait fait : Actes 10,39, nos contemporains ne savent plus rien. Notre devoir bien sûr est de le leur rappeler et de les enseigner à ce sujet pour que ce témoignage soit annoncé et proclamé jusqu’à la fin : Mat 24,14. Pour beaucoup cependant, l’intronisation du Christ et Son établissement dans ce monde comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs à la droite du Père seront une surprise totale : Psaume 2,7 à 9. Ils auraient du pourtant s’y préparer, la résurrection du Christ, fait unique dans les annales de l’histoire, Le déclarant seul apte à occuper cette position devant Dieu : Rom 1,3-4 ; Apoc 5,1 à 5.

Une 2ème réalité qu’exprime le remplacement d’Haman par Mardochée à la tête des affaires du royaume d’Assuérus est le fait que si le Malin est aujourd’hui le prince de ce monde : 1 Jean 5,19 ; Eph 2,2 ; Jean 14,30 ; Luc 4,5-7, il n’en sera pas toujours ainsi. Non ! les ténèbres ne règneront pas toujours, mais la lumière, la justice et la liberté brilleront quand le Fils de David sera là : Esaïe 8,23 à 9,6.

Un changement de situation pour les juifs, peuple de Dieu :

Un changement dû à l’intercession fervente d’Esther auprès d’Assuérus en leur faveur. Notons ici l’exemple qu’elle représente pour nous par l’implication personnelle et le combat qu’elle a dû livrer pour parvenir à ses fins : v 3. Le salut personnel d’Esther ne lui suffit pas. Ce qu’elle veut, c’est que soit englobé tout son peuple, que pas un ne meurt ou ne se perde à cause de la méchanceté d’Haman.

Notons ici la hardiesse d’Esther qui, pour la seconde fois, expose sa vie devant le roi, pleurant et intercédant pour son peuple et, finalement, trouvant une fois de plus grâce à Ses yeux : v 3 et 4. La grâce étant le principe sur la base duquel le roi a commencé à accueillir Esther : cf 5,2-3, celle-ci n’hésite pas à en profiter pour oser demander l’impensable : que le roi qui est le signataire du décret la condamnant elle et son peuple soit maintenant celui qui en ordonne le salut et l’affranchissement.

Osons nous aussi nous approcher de Dieu sur la base de la grâce pour réclamer de Sa part l’application de toutes Ses promesses et de tous les décrets de Sa miséricorde : Héb 4,16. Si Esther a pu trouver grâce auprès d’un Assuérus, combien plus Dieu, qui est devenu notre Père et notre Ami en Jésus-Christ, nous sera-t-Il favorable : Luc 18,1-8. Croyons également à l’efficacité de notre intercession qui, si elle ne peut sauver le monde, pourra au moins sauver les justes qui s’y trouvent : Gen 18,17 à 33 ; 19,22. N’est-ce pas offenser Dieu Lui-même que de ne pas oser Lui adresser nos demandes alors que Lui-même nous y invite et d’être si frileux dans nos attentes alors qu’Il est disposé à nous donner tant : Esaïe 7,10-13 ; 2 Rois 13,14 à 19.

Si Haman est mort, les effets de ses œuvres et du mal dont il a été l’auteur contre le peuple de Dieu survivent après lui. Il en est ainsi des méchants comme des justes. Leur exemple, les traces qu’ils ont laissé dans les vies ou dans l’histoire continuent à porter du fruit, soit en bien, soit en mal, longtemps après eux : Apoc 14,13 ; Jac 5,11. De même , bien que défait et vaincu, les effets de la domination de l’ennemi sur l’humanité se font toujours clairement ressentir.
Sur quoi pouvons nous compter pour en être soustraits et délivrés :
- sur l’intercession actuelle et fervente du Christ auprès du Père : Rom 8,34 ; Zach 3,1 à 5 ; 1 Jean 2,1-2. Il est Celui qui est engagé pour nous auprès du Père à ne perdre aucun de ceux qu’Il Lui a confié, mais de Le ressusciter au dernier jour : Jean 6,39 ; Luc 22,31
- mais aussi partiellement et sans doute avec moins de puissance, sur celle de l’Eglise et des saints : Eph 6,18 ; Job 33,19 à 30. Comment combattons-nous pour la délivrance et le salut des âmes que l’adversaire tient encore enchaîné par les effets de sa méchanceté et de ses mensonges ? La prière agissante (fervente, énergique) du juste a une grande efficacité : Jac 5,16

Un changement dû à la décision du roi suite à la demande passionnée d’Esther : v 7 et 8

Contrairement à la demande d’Esther, le roi ne peut pas simplement purement et annuler le décret signé de sa main par lequel il donnait à Haman le droit d’exterminer les juifs. Si lui, le roi, est le premier à transgresser les lois de son royaume, qu’en sera-t-il pour ses sujets (combien on aimerait qu’un tel sens de responsabilité habite la conscience de nos dirigeants.) Assuérus n’a dès lors qu’une possibilité : donner carte blanche à Esther et Mardochée pour agir et assurer eux-mêmes la sécurité de leurs compatriotes.

Beaucoup s’étonnent aujourd’hui que Dieu ne semble rien faire pour arrêter le mal. Ce serait si facile pour Lui, par exemple, de détruire Satan et de transformer instantanément le monde en un paradis. La réponse à cette apparente passivité de Dieu se trouve ici. Celui qui a créé les êtres spirituels et humains à Son image, c’est-à-dire dotés d’une volonté propre et d’une liberté de choix, ne peut, lorsqu’ils ne s’en servent pas comme Il l’aurait souhaité, se retourner contre eux et les détruire .

Une telle réaction conduirait Dieu à deux choses :
- à agir contre ce que Lui-même a mis en route et décidé : à pécher
- à montrer son incapacité à contrôler et à régir Son œuvre de telle manière que ce soit le bien et non le mal qui triomphe.

C’est par la croix et par elle seule que Dieu a résolu ce dilemme. Par elle, dit l’apôtre, Il montre Sa justice de manière à être reconnu juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus : Rom 3,24. Rien ne peut donc être reproché à Dieu. Il reste fidèle aux engagements pris lors de la création, mais rend possible en même temps la délivrance de ceux qui soupirent après leur libération du joug de Satan : Rom 11,33 à 36.

Un changement de perspective et d’avenir :

Mardochée établi comme favori du roi à la place d’Haman, deux décrets contradictoires concernant les juifs ont maintenant cours dans tout le royaume :- le 1er décret, inspiré par Haman, les livre à la mort et à la condamantion sans recours ni possibilité de défense.- Le second, édité par Mardochée et Esther, leur autorisait à se défendre pour assurer leur salut et leur sécurité : v 11 et 12.

De même, deux décrets contradictoires, issus et signés de la main du même Dieu, existent et cohabitent aujourd’hui dans le monde concernant l’humanité : Rom 6,23 :
- le salaire du péché, c’est la mort
- le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur

Tout comme ceux d’Assuérus, ces deux décrets, puisque signés tous deux par la main de Dieu, seront jusqu’à la fin des temps irrévocables : Gen 3,24 ; Ezéch 18,20 ; Rom 1,4 ; 4,25 ; Héb 6,17 à 20. La Bonne nouvelle annoncée, la joie succéda à la tristesse et à la désolation : Esther 8,16 ;3,15.

Qu’en tant que serviteurs de Dieu et messagers de l’Evangile, nous soyons aujourd’hui, à l’exemple de ces courriers envoyés par le roi sur ses chevaux les plus rapides : 8,14, pour nos contemporains les émissaires zélés de cette bonne nouvelle, cause d’une si grande joie, de la venue d’un Sauveur : Luc 2,9-11 ; Rom 10,14 à 15.

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