lundi 11 août 2008

Résumé du livre

A) Introduction :

L’action de Dieu dans le livre d’Esther, ainsi que nous l’avons vu, est comme voilée. Le récit se passe dans une période sombre de l’histoire d’Israël, période pendant laquelle Dieu, à cause du péché de Son peuple, se cache à lui : Esaïe 45,15 ; Jér 33,5. Nous ne chercherons donc pas dans ces pages des prophéties précises ou des types de Christ d’une clarté éblouissante. Mais si nous nous penchons avec foi sur ce récit, nous ne manquons pas d’y découvrir, plus par contraste que par analogie, les contours plus ou moins nets d’une annonce prophétique d’évènements à venir.

B) Principaux enseignements du livre d’Esther :

1) le salut par grâce :

Obtention de la grâce :

Assuérus, en tant que roi, est le représentant du pouvoir suprême et absolu. Dans cette perspective, on peut comparer, par contraste, la démarche d’Esther auprès de lui à l’approche de l’homme vers Dieu :

- Esther entre dans la présence d’un souverain cruel et orgueilleux.
- Elle n’a pas été appelée mais se rend auprès de lui par sa propre initiative
- La loi était contre elle
- Elle n’a personne pour l’introduire
-Le favori du roi est son pire ennemi

- Nous nous approchons d’un Dieu d’amour et de grâce : Héb 4,15-16
- L’appel de Dieu retentit constamment : Venez à moi ! : Mat 11,28 ; Esaïe 55,1
- Les promesses sont là pour nous : Jean 6,37 ; Jér 29,13
- Nous avons le Saint-Esprit : Eph 2,18
- En Jésus-Christ, nous avons un avocat qui plaide notre cause auprès du Père : 1 Jean 2,1

Si un roi inique peut jeter un regard favorable sur l’un de ses sujets et lui faire grâce, combien plus en est-il pour notre Dieu et Père : Luc 18,1 à 8

2) l’instrument de la grâce : la croix

Le gibet destiné à Mardochée et utilisé pour la perte d’Haman devient l’instrument de salut des juifs et apaise la colère du roi : Esther 7,9-10. N’avons-nous pas ici l’annonce voilée de la croix, où le Sauveur du monde est bel et bien mort, mais où Satan a reçu son coup de grâce ? Et n’est-ce pas à la croix que la colère de Dieu s’est à jamais apaisée envers le pécheur : Rom 5,9.

3) les messagers de la grâce :

La défaite d’Haman n’a pas supprimé le danger de mort pour les juifs. Il s’agissait encore d’annuler les effets de sa méchanceté : Esther 8,3. De même, à la croix Satan a été vaincu, mais les conséquences néfastes de son action continuent à se faire sentir dans le monde entier. Aussi le pécheur sauvé par grâce doit-il devenir un gagneur d’âmes. Esther en est un modèle exemplaire. Après avoir été sauvé, elle n’a de cesse d’agir et d’intercéder pour que la faveur dont elle a été l’objet soit accordée à tout son peuple : Esther 8,3 à 6. Elle sait que son accession à la royauté n’a d’autre but que ce salut : Esther 4,14. Réalisons-nous encore pour quel but nous avons été sauvé et associé à Jésus-Christ dans Son règne : 2 Cor 5,14-15.

La bonne nouvelle de la délivrance des juifs est écrite par Mardochée et Esther au nom du roi : Esth 8,8-9, puis traduite dans toutes les langues des 127 provinces du royaume. La bonne nouvelle du royaume doit être proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations : alors viendra la fin : Mat 24,14.

4) les effets de la grâce :

Pour ceux qui en sont l’objet, c’est l’allégresse : 8,16, le repos : 9,16 et l’entrée dans un festin perpétuel : 9,17 ; cp Luc 15,20-24. Pour les autres, c’est la crainte, une crainte qui devient cependant salutaire lorsqu’elle les pousse à entrer dans l’alliance de la grâce : 8,17.

C) Christ, le Libérateur :

Le vrai libérateur des Juifs dans le livre d’Esther est Mardochée. Les différentes étapes de sa vie retracent le parcours d’un autre libérateur plus grand que lui : Jésus-Christ :

Humilié et abaissé :

La phase de la vie de Mardochée pendant laquelle il accomplit humblement sa tâche de portier du roi : 2,19 ; 4,2 ; 6,12 est comme une esquisse de la vie terrestre de Jésus, serviteur caché de l’Eternel sous l’humble manteau du charpentier : Marc 6,3. La loyauté de Mardochée envers l’autorité établie : 2,19 à 23 est le reflet de l’obéissance de Christ au Père dans toutes les étapes de sa vie humaine : Luc 2,40-52.

Destiné au gibet :

Plusieurs héros de l’Ancien Testament, par les évènements de leur propre vie, ont annoncé le sacrifice du Fils de Dieu : Isaac, Jonas… Mardochée, condamné à mort et providentiellement épargné, en est un également. Aucun d’entre eux cependant n’est allé jusqu’où Lui est allé, jusqu’à la mort : Phil 2,8. C’est à ce prix-là qu’était notre salut éternel devant Dieu.

Délivré et glorifié :

Comme Mardochée a été délivré du gibet, Christ a été délivré des liens de la mort. Ce n’est qu’après l’apaisement de la colère divine à la croix : 7,10 que le Sauveur a été comblé d’honneur par Dieu : 8,1-2. Après la chute d’Haman et l’élévation de Mardochée, Esther, sans honte, révèle quels sont les liens qui l’unissent à celui que le roi honore : 8,1. La glorification de Christ à l’Ascension a sonné l’heure du témoignage, l’heure où les Siens doivent faire connaître à tous la parenté spirituelle qui les lie à Lui : Luc 12,8-9.

En possession des pleins pouvoirs :

Quand les messagers royaux auront terminé leur tâche : Mat 24,14, Christ sortira de chez le Roi revêtu officiellement de l’autorité royale : 8,15 ; Luc 19,12.15. Ce sera un jour d’allégresse pour le nouvel Israël de Dieu, lequel aura enfin reconnu la divine autorité de son Messie. Son apparition sera le gage du triomphe final, marqué par la gloire des Siens : 8,16-17a. La manifestation de Sa puissance : 9,4 plongera les nations dans la crainte des juifs et ceux-ci seront rendus invincibles : Deut 11,25. Il tirera alors vengeance de Ses ennemis et accordera à Son peuple repos et allégresse : Ps 58,11 ; Ps 149,6 à 9 ; Esaïe 35,4 ; 59,17-18. Le tribut payé à Assuérus : 10,1 est une faible annonce prophétique de l’hommage que rendra un jour l’univers entier au Souverain des cieux et de la terre : Ps 22,28-29. En attendant, Il intercède auprès du Père pour nous et plaide pour le bonheur des Siens : 10,3 ; Rom 8,34.

D) Le livre d’Esther, roman de la providence :

Bien que Dieu soit caché à Son peuple, Il ne manque pas de manifester tout de même Sa toute-puissance par Sa providence. Une providence qui se manifeste ici :

Dans les détails apparemment insignifiants :

- le refus d’une reine : 1,12
- la beauté d’une captive : ch 2
- l’oubli d’un monarque : 2,19 à 23
- le hasard du sort : 3,7.12
- le bon vouloir d’un monarque capricieux : 5,2
- l’hésitation d’une femme : 5,6-8
- une nuit d’insomnie : 6,1
- le choix d’une lecture : 6,1-2
- le caprice d’une mémoire : 6,3
- le zèle d’un criminel : 6,4
etc…

Dans chaque circonstance, sans exception :

Rien ne se passe en dehors de la sphère de la Providence. Les acteurs de la scène, quels que soient leur race, leur sexe, leur rang social, la valeur morale de leur caractère, leurs réactions personnelles, et les multiples évènements de la vie privée ou nationale : tout se meut dans l’atmosphère de la providence : Lam 3,37-38. Rom 8,28.

Sans qu’aucune atteinte soit portée à la liberté humaine :

Apparemment les hommes semblent être libres de leur décision et de leur destinée. Mais Dieu est là et Il fait concourir même la rébellion des hommes à Sa gloire et à Son plan de libération : Rom 9,14 à 23.

Oui, l’Eternel est un Dieu qui sait tout et qui peut tout ce qu’Il veut aussi bien dans les cieux que sur la terre : Ps 135,6.

Etude d'Esther 10


Epilogue du livre :

Le livre d’Esther se termine par le récit abrégé et résumé de ce que fut le règne d’Assuérus et le rôle que joua Mardochée à ses côtés à partir du jour où il lui fut associé. Ce bref récit est un reflet de ce qui se passera (et se passe en partie déjà) dans le monde quand le Christ, en possession des pleins pouvoirs, y exercera l’autorité en communion avec Son Père : Psaume 2,7-8 :

- le tribut payé à Assuérus par tous les peuples, près ou lointains, qui vivaient sous sa domination est l’image prophétique de l’hommage que rendra un jours l’univers entier au Souverain des cieux et de la terre sous le gouvernement de Christ : Psaume 22,28 à 30 ; Zach 14,16 à 19

- l’élévation de Mardochée à la droite d’Assuérus suite à sa victoire sur Haman est le type même de celle de Jésus-Christ, vainqueur de Satan par son obéissance au Père jusqu’à la mort de la croix : Phil 2,5 à 11.

- le rôle qu’il joua dès lors dans cette position pour son peuple et la place qu’il occupa dans son cœur sont l’image de ce que Christ est et représente pour nous depuis le jour de Son élévation à la droite du Père.
5 choses précises, se rapportant également à Christ, nous sont dites à son sujet :

- le Juif Mardochée était le premier ministre du roi Assuérus : Dieu, notre Dieu, est le Dieu unique, le Dieu de tous les peuples et de toutes les nations : Eph 3,14-15. Cependant, en vertu du privilège de l’élection, c’est à un Juif, Jésus, que reviendra d’exercer en Son nom le pouvoir et la domination sur tous les peuples : Gen 12,1 à 3 ; Jean 4,22 ; Rom 9,4-5

- le grand homme des juifs : nul doute que peu de peuples dans l’histoire n’ont produit autant de célébrités ni d’hommes influents dans tous les domaines que le peuple juif . Cependant de tous, Jésus aura été et restera le plus grand : Luc 1,31-32

- aimé par la multitude de ses frères : Jésus est et sera pour l’éternité le Bien-aimé cher aux cœurs de tous les élus : Apoc 5,8 à 14. Si nous l’aimons cependant, c’est parce qu’Il nous a aimé le premier , et qu’Il n’a pas hésité à donner Sa vie et verser Son sang pour nous sauver et nous délivrer de nos péchés : Apoc 1,5 ; 1 Jean 4,10.19

- il recherchait le bien de son peuple : tel est toujours aujourd’hui la préoccupation du Seigneur Jésus envers les Siens : travailler à ce que tout, y compris les choses les plus difficiles et les plus désagréables qui nous atteignent concourent à notre bien : Rom 8,28.37-39

- il parlait pour l’avantage de toute sa race : tel est aujourd’hui le sens de l’action du Fils auprès du Père. En tant que Médiateur, Souverain sacrificateur et Avocat, Il ne cesse de prier et d’intercéder pour nous : Rom 8,33 ; 1 Jean 1,2 ; Héb 9,11 à 12

A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la louange, l’honneur, la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles ! Amen : ! : Apoc 5,13-14.

Esther 10

Texte biblique

Epilogue

Le roi Assuérus imposa un tribut au pays et aux îles de la mer. Tous les faits concernant sa puissance et ses exploits, et les détails sur la grandeur à laquelle le roi éleva Mardochée, ne sont–ils pas écrits dans le livre des Chroniques des rois des Mèdes et des Perses ? Car le Juif Mardochée était le premier après le roi Assuérus ; considéré parmi les Juifs et aimé de la multitude de ses frères, il rechercha le bien de son peuple et parla pour le bonheur de toute sa race.

Etude d'Esther 9


A) Défense des juifs contre leurs ennemis : v 1 à 16 :

1) la date où eurent lieu les évènements :

C’était le 13ème jour du 12ème mois, date choisie par Haman lui-même en fonction des oracles ou augures des sages, magiciens ou astrologues du royaume de Perse qu’il avait consultés : 3,7. Ainsi ce jour qui, selon leurs prédictions, aurait du être défavorable aux juifs fut, par un retournement de situation, au contraire le jour par excellence de l’affirmation de leur suprématie sur leurs ennemis et de leur victoire.

Combien aujourd’hui, à l’aube du 3ème millénaire, il en est toujours ainsi :
- au lieu de s’en remettre à Dieu, grands et petits consultent voyants et astrologues pour prendre leur décision : Ezéchiel 21,26-27
- les rayons des librairies et des supermarchés regorgent des prédictions des devins et prophètes de tout poil annonçant un âge d’or ou un " nouvel âge " pour toute la terre.

Comme les prophètes de l’Ancien Testament, nous pouvons être sûrs d’une chose : ces prédictions ne se réaliseront pas. Se produira dans le monde, non ce que les devins et les occultistes de tous bords prédisent, mais ce que Dieu seul dit et décide : Esaïe 41,21 à 26.

2) le retournement de situation :

Comme Haman, leur ennemi, nombreux sont ceux qui dans l’histoire ont programmé l’extermination des juifs. Mais, tout comme pour Haman, leurs espoirs à tous ont été déçus : cf Esaïe 7,4 à 7 ; Ezéch 21,28. En effet au moment même où ils pensaient accomplir et réaliser leurs projets, par l’action souveraine de Dieu, ce ne sont pas eux mais les juifs qui sortirent vainqueurs du combat. Où sont en effet passés aujourd’hui :
- Hitler, son 3ème Reich millénaire et sa " solution finale " ?
- Staline et ses projets de destruction ?

Israël est toujours là, plus que jamais présent et puissant sur la scène de l’histoire. Sa seule présence aujourd’hui parmi nous, en tant que nation, suffit pour témoigner de l’action souveraine de la providence de Dieu à leur égard .

Les hommes malheureusement n’apprennent rien de l’histoire. Une dernière fois, sous la conduite du dernier Haman, l’Antichrist, les armées du monde entier se rassembleront sur la Terre Sainte pour, une fois de plus, projeter l’extermination du peuple juif. Mais en ce jour, qui sera comme le 13 du mois d’Adar, par un retournement de situation divin et au moment même où ils penseront parvenir à leurs fins, ce sera le peuple de Dieu qui sortira victorieux et vainqueur du combat : Soph 3,8.14-15 ; Zach 14,1 à 5.12 à 16 ; Joël 4,9 à 21.

3) les 2 camps :

Alors qu’auparavant la situation des juifs semblait sans issue, le retournement de situation divin a tout changé :
- la terreur des juifs saisit et paralyse leurs adversaires, les rendant incapables de leur résister : Exode 23,27 ; Josué 2,9 ; 1 Sam 14,15 ; 2 Chr 14,13 ; 17,10 ; 20,29 : une terreur présente chaque fois qu’Israël retrouve sa place devant Dieu et dans Sa grâce.
- la terreur qu’inspirait Mardochée avait saisi tous les hommes puissants et importants du royaume qui, immédiatement, choisirent de soutenir son camp : v 3 et 4.

Combien en sera-t-il encore davantage au jour où Jésus, le Crucifié, se révélera et se manifestera à la fin des temps comme le Sauveur et le Libérateur d’Israël, Son peuple. Sa colère s’enflammera alors promptement contre tous ceux qui, dans leur entêtement insensé, persévéreront dans leur folie antichrétienne et antisémite : Psaume 2,10 à 12. En ce jour, on verra alors de nombreux rois, aujourd’hui hostiles à Israël, " tourner leur veste " et rallier la cause de son Messie : Esaïe 19,16 à 25 ; 2,1 à 4 ; Zach 14,16.

Quelle folie cependant chez ceux qui, devant l’évidence du fait que le vent de l’histoire avait tourné, persévérèrent dans leur obstination à vouloir à tout prix combattre les juifs et leur prince. Il connaîtront, à l’instar de leur maître à penser et de ses fils, le sort tragique qui leur fut réservé : v 5 à 10 ; Esaïe 14,21.

De même, depuis la résurrection de Jésus, le vent de l’histoire a tourné : Actes 2,36 ; Rom 1,5 ; Héb 10,12-13. Le retour de Jésus, Fils de Dieu, ne sera pas, par conséquent, pour tous sujet de joie. Car, dit Paul, Il viendra du ciel avec les anges puissants, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à Son Evangile. Il auront alors pour juste châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de Sa force : 2 Thes 1,6 à 10. Combien aussi, pendant qu’il en est encore temps et avant qu’il ne soit trop tard, est-il urgent de faire la paix avec Lui : 2 Cor 5,20 à 6,2.

4) le rôle d’Esther dans la victoire remportée par les juifs : v 12-13 :

Elle formula de nouveau une double requête :
- qu’en signe de symbole, pour tous ceux qui s’entêteraient à se conformer au décret d’Haman, ses dix fils tués soient pendus à la même potence que leur père
- qu’un délai supplémentaire de 24 h soit accordé aux juifs dans la ville de Suse pour se défendre contre leurs adversaires.

Ces deux demandes à caractère vengeur et sanguinaire peuvent nous étonner dans la bouche d’une femme de si grande qualité. Elles se comprennent cependant bien si l’on saisit :
- que ce qui est en jeu ici n’est pas une simple question d’intérêt mais la survie même du peuple de Dieu
- que dans l’esprit d’Esther, sa demande n’est pas motivée par une soif insatiable de vengeance, mais dans l’application pure et simple du juste châtiment que méritaient les ennemis des juifs.

Deux signes évidents manifestent cette pure volonté de justice qui animait Esther dans sa demande à Assuérus :

- le fait que, bien que vainqueurs et supérieurs à leurs adversaires, les juifs se soient refusés à se livrer, comme c’était souvent la coutume, au pillage et à des exactions : v 10 et 16. Leur objectif était de se défendre et non de se rendre exécrables aux yeux de tous les autres habitants du royaume de Perse. Se faisant, ils ont été justifiés et se sont épargnés ce que d’autres royaumes n’ont pas manqué de connaître après avoir été les instruments de Dieu pour exercer Son jugement : être à leur tour jugés : Amos 1,9 à 12 ; Abdias 10 à 16 ; Esaïe 10,5 à 7.12-13.

- l’avertissement évident que représentait pour les ennemis des juifs la pendaison publique des fils de leur ennemi à la potence où lui-même avait péri. N’était-elle pas d’une certaine manière une invitation qui leur était adressés à abdiquer et à renoncer à suivre les instructions du décret meurtrier dont ils se réclamaient ?

Une autre raison biblique à la demande d’Esther est que celle-ci, en tant que juive, se plie à la loi biblique du talion : œil pour œil, dent pour dent : Exode 21,24. Elle ne connaît pas encore Jésus qui, par Sa parole, va enseigner de la part de Dieu une autre loi surpassant et dépassant celle donnée dans l’Ancien Testament : la loi du pardon et de l’amour qui s’applique, non seulement envers ses frères et ses amis, mais même envers ses ennemis : Mat 5,43-45.

Ne nous étonnons pas cependant de la sévérité des jugements qui atteindront les ennemis de Dieu, même sur l’ordre de Jésus, notre Sauveur : Apoc 6,1. 8,1. Ils seront l’expression, non de l’année de Sa grâce, mais du jour de Sa colère : Luc 4,18-19 ; Esaie 61,1-2 ; Apoc 6,16-17.

B) La fête de Pourim : v 17 à 32 :

Les jours d’effroi étant passés, les juifs firent des deux jours qui suivirent leur libération, le 14 et le 15 du mois d’Adar, des jours de fête, de repos et de joie. Cette institution d’un jour de fête après un jour de victoire et sa transformation en tradition séculaire n’est pas propre aux juifs, mais commune à tous les peuples ayant connu des temps de guerre et d’oppression : exemple : 8 mai , date anniversaire pour les français de la fin de la 2ème guerre mondiale… Le fait cependant que près de 25 siècles après les faits, elle soit toujours commémorée prend cependant une dimension spirituelle et prophétique tout autre. Essayons de voir ce que signifie cette fête de Pourim pour les juifs et ce qu’elle peut nous enseigner à nous, peuple de la Nouvelle Alliance, et croyants tirés du monde païen :

1) la fête de Pourim pour les juifs :

- Elle fut instituée officiellement par Mardochée et Esther par une double lettre : v 20 et 29, afin que non seulement ceux qui avaient vécu l’événement, mais leurs descendants ne l’oublient pas : v 31. C’est un souci permanent de l’Eternel que les hauts faits spirituels de l’histoire du peuple de Dieu ne tombent pas dans les oubliettes, mais soient :
. consignés dans l’Ecriture : Exode 17,14
. commémorés sous la forme d’une fête traditionnelle pour que le souvenir en soit conservé : Exode 12,14
. rappelés et racontés aux générations suivantes pour qu’elles ne l’oublient pas : Josué 4,6-7.21-22 ; Psaume 78,5-6

Cette perpétuation du souvenir est particulièrement nécessaire pour le peuple de Dieu en temps de détresse et de souffrance. Elle lui rappelle que, si aujourd’hui il traverse un temps difficile, il n’en a pas toujours été ainsi et que Dieu peut, comme Il l’a fait autrefois, le délivrer parfaitement de ses ennemis et de toutes ses tribulations : Ps 77,11-13. Elle sert en même temps de base de prière et de supplication pour le peuple de Dieu dans les temps d’épreuve, d’exil ou d’abandon temporaire : Psaume 44.

- Elle est, pour les juifs de tous les temps, le message clair du Seigneur que si, pour un temps, Il est obligé, à cause de leurs péchés de leur cacher Sa face, Sa fidélité à l’alliance qu’Il a contracté avec eux ne saurait leur faire défaut et garantir leur avenir, leur suprématie et leur sécurité future en tant que peuple terrestre élu : Deut 31,17-18 ; 32,19-20 ; Jér 3,12-13 ; Ezéchiel 38,18 à 22 ; 39,21-22.29. En ce jour, le temps d’angoisse de Jacob, qui dure maintenant depuis des siècles, sera définitivement terminé : Jér 30,7 à 11 ; Rom 11,28-29. Elle est en même temps donc un avertissement clair de ce qui arrivera aux antisémites de tous les temps : Genèse 12,3

- Elle devait être un jour de joie et une fête pour tout le peuple. C’est pourquoi en ce jour :
. des messages de paix et de fidélité étaient envoyés à tous les juifs de toutes les provinces de l’empire : v 30 ; cf 3 jean 2 ; 1 Thes 1,1…
. des échanges mutuels de cadeaux étaient faits : v 19. Réjoui par la délivrance opérée par Dieu, on se félicitait mutuellement en cherchant à réjouir l’autre par un présent
. on faisait des dons aux plus pauvres pour qu’ils ne soient pas écartés de la fête, mais qu’ils puissent se réjouir avec tous : v 22 . Personne ne devait être exclu de la fête pour cause d’indigence ou de pauvreté (combien il en est autrement pour le jour de Noël, rappelle de la venue de notre grand Sauveur et Libérateur…)

- Elle est toujours commémorée aujourd’hui par les juifs de notre époque de la façon suivante. En ce jour , on lit le livre d’Esther et l’on fait 3 prières :
. une prière de louange, remerciant ainsi le Seigneur pour la grâce de pouvoir participer à cette fête.
. une autre prière de louange au Seigneur, Le remerciant des protections et des délivrances accordées à Son peuple dans les siècles passés
. une dernière prière de louange au Seigneur Le remerciant de leur avoir donné la vie afin de pouvoir participer à cette cérémonie

Une particularité lors de cette fête : à la lecture du nom d’Haman, tous crient : " Effacez son nom ! " ou " Le nom du méchant disparaîtra ! " Au milieu du tintamarre des jeunes, le nom des fils d’Haman se prononcent en une seule émission de voix, pour rappeler qu’on les pendît ensemble.

2) le parallèle chrétien de la fête de Pourim :

Il peut être vu dans la Sainte Cène ou dans l’institution traditionnelle d’autres fêtes chrétiennes comme Noël ou Pâques. Dans ces jours de fête et de joie, où des cadeaux sont échangés et où tous, riches et pauvres participent, nous nous souvenons :
- soit de la venue du Seigneur dans ce monde
- soit de Sa mort et de Sa résurrection pour nous : 1 Cor 11,23 à 26
- en tout cas, de Sa victoire et de Son triomphe complet sur l’adversaire

Que le mot d’ordre de notre vie chrétienne soit le même que celui qu’adopta, dans toutes ses tribulations, l’apôtre Paul : " Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur : Phil 4,4. "

Esther 9


Texte biblique
La vengeance des juifs

Au douzième mois, qui est le mois d’Adar, le treizième jour du mois, jour où devaient s’exécuter l’ordre et l’édit du roi, et où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva, et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis. Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Assuérus, pour mettre la main sur ceux qui cherchaient leur perte ; et personne ne put leur résister, car la crainte qu’on avait d’eux s’était emparée de tous les peuples. Et tous les chefs des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les fonctionnaires du roi, soutinrent les Juifs, à cause de l’effroi que leur inspirait Mardochée. Car Mardochée était puissant dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce qu’il devenait de plus en plus puissant. Les Juifs frappèrent à coups d’épée tous leurs ennemis, ils les tuèrent et les firent périr ; ils traitèrent comme il leur plut ceux qui leur étaient hostiles. Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et firent périr cinq cents hommes, et ils égorgèrent Parschandatha, Dalphon, Aspatha, Poratha, Adalia, Aridatha, Parmaschtha, Arizaï, Aridaï et Vajezatha, les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’ennemi des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Ce jour–là, le nombre de ceux qui avaient été tués dans Suse, la capitale, parvint à la connaissance du roi.

Nouvelle demande d'Esther à Assuérus

Et le roi dit à la reine Esther: Les Juifs ont tué et fait périr dans Suse, la capitale, cinq cents hommes et les dix fils d’Haman ; qu’auront–ils fait dans le reste des provinces du roi ? Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Que désires–tu encore ? Tu l’obtiendras. Esther répondit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman. Et le roi ordonna de faire ainsi. L’édit fut publié dans Suse. On pendit les dix fils d’Haman et les Juifs qui se trouvaient à Suse se rassemblèrent de nouveau le quatorzième jour du mois d’Adar et tuèrent dans Suse trois cents hommes. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Les autres Juifs qui étaient dans les provinces du roi se rassemblèrent et défendirent leur vie ; ils se procurèrent du repos en se délivrant de leurs ennemis, et ils tuèrent soixante–quinze mille de ceux qui leur étaient hostiles. Mais ils ne mirent pas la main au pillage. Ces choses arrivèrent le treizième jour du mois d’Adar. Les Juifs se reposèrent le quatorzième, et ils en firent un jour de festin et de joie. Ceux qui se trouvaient à Suse, s’étant rassemblés le treizième jour et le quatorzième jour, se reposèrent le quinzième, et ils en firent un jour de festin et de joie. C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes sans murailles, font du quatorzième jour du mois d’Adar un jour de joie, de festin et de fête, où l’on s’envoie des portions les uns aux autres.

Institution de la fête commémorative du Purim

Mardochée écrivit ces choses, et il envoya des lettres à tous les Juifs qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus, auprès et au loin. Il leur prescrivait de célébrer chaque année le quatorzième jour et le quinzième jour du mois d’Adar comme les jours où ils avaient obtenu du repos en se délivrant de leurs ennemis, de célébrer le mois où leur tristesse avait été changée en joie et leur désolation en jour de fête, et de faire de ces jours des jours de festin et de joie où l’on s’envoie des portions les uns aux autres et où l’on distribue des dons aux indigents. Les Juifs s’engagèrent à faire ce qu’ils avaient déjà commencé et ce que Mardochée leur écrivit. Car Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, ennemi de tous les Juifs, avait formé le projet de les faire périr, et il avait jeté le pur, c’est–à–dire le sort, afin de les tuer et de les détruire ; mais Esther s’étant présentée devant le roi, le roi ordonna par écrit de faire retomber sur la tête d’Haman le méchant projet qu’il avait formé contre les Juifs, et de le pendre au bois, lui et ses fils. C’est pourquoi on appela ces jours Purim, du nom de pur. D’après tout le contenu de cette lettre, d’après ce qu’ils avaient eux–mêmes vu et ce qui leur était arrivé, les Juifs prirent pour eux, pour leur postérité, et pour tous ceux qui s’attacheraient à eux, la résolution et l’engagement irrévocables de célébrer chaque année ces deux jours, selon le mode prescrit et au temps fixé. Ces jours devaient être rappelés et célébrés de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville ; et ces jours de Purim ne devaient jamais être abolis au milieu des Juifs, ni le souvenir s’en effacer parmi leurs descendants. La reine Esther, fille d’Abichaïl, et le Juif Mardochée écrivirent d’une manière pressante une seconde fois pour confirmer la lettre sur les Purim. On envoya des lettres à tous les Juifs, dans les cent vingt–sept provinces du roi Assuérus. Elles contenaient des paroles de paix et de fidélité, pour prescrire ces jours de Purim au temps fixé, comme le Juif Mardochée et la reine Esther les avaient établis pour eux, et comme ils les avaient établis pour eux–mêmes et pour leur postérité, à l’occasion de leur jeûne et de leurs cris. Ainsi l’ordre d’Esther confirma l’institution des Purim, et cela fut écrit dans le livre.

Etude d'Esther 8

Le grand changement :

Ce chapitre nous étonne par la rapidité des changements qui interviennent, suite à la décision royale d’exécution d’Haman, le jour même de sa mort : v 1. Pour nous croyants de la nouvelle alliance, ce jour évoque un autre jour : celui où, sur la croix, Jésus rendit l’esprit, accomplissant à la perfection l’œuvre pour laquelle le Père L’avait envoyé : Jean 19,30 ; Luc 12,50. Ce jour-là aussi déjà, des signes du grand changement qu’allait introduire dans l’univers et pour les hommes la victoire de Christ sur la mort, le péché et l’adversaire se manifestèrent pour aller ensuite et jusqu’à la fin toujours plus en s’amplifiant : Mat 27,51-52. Le récit du chapitre 8 fait ainsi état de 3 changements majeurs consécutifs à la victoire d’Esther sur Haman :

1er changement : un changement de position :

Pour Mardochée, révélé au roi comme à la fois l’oncle d’Esther, mais en même temps comme le véritable instigateur de la délivrance des juifs et du retournement de la situation : v 1 et 2. D’un simple homme anonyme dans le royaume d’Assuérus, Mardochée est élevé soudainement à la condition de favori et de 1er ministre du roi. Une ressemblance frappante avec ce que connurent en leur temps Joseph, fils de Jacob, en Egypte : Gen 41,37 à 43 et Jésus, lors de Sa résurrection : Phil 2,5 à 11.

Mardochée cependant était loin d’être un inconnu pour Assuérus. Son nom et ses œuvres, tombés dans les oubliettes, lui avait été rappelé par Dieu, la nuit même qui avait précédé le second repas d’Esther : 6,2-3. Ce souvenir laissé par le témoignage de Mardochée lorsqu’il n’était qu’un serviteur parmi d’autres aidant, Assuérus n’eut aucun mal à lui accorder immédiatement sa confiance.

Pour beaucoup de nos contemporains aussi, le nom de Jésus est tombé dans les oubliettes de l’histoire. Comme pour le roi Assuérus, depuis longtemps les Evangiles, le livre des mémoires de Sa vie, Ses œuvres et Ses actes ne sont plus ouverts. Alors que les contemporains de Jésus savaient ce qu’Il avait fait : Actes 10,39, nos contemporains ne savent plus rien. Notre devoir bien sûr est de le leur rappeler et de les enseigner à ce sujet pour que ce témoignage soit annoncé et proclamé jusqu’à la fin : Mat 24,14. Pour beaucoup cependant, l’intronisation du Christ et Son établissement dans ce monde comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs à la droite du Père seront une surprise totale : Psaume 2,7 à 9. Ils auraient du pourtant s’y préparer, la résurrection du Christ, fait unique dans les annales de l’histoire, Le déclarant seul apte à occuper cette position devant Dieu : Rom 1,3-4 ; Apoc 5,1 à 5.

Une 2ème réalité qu’exprime le remplacement d’Haman par Mardochée à la tête des affaires du royaume d’Assuérus est le fait que si le Malin est aujourd’hui le prince de ce monde : 1 Jean 5,19 ; Eph 2,2 ; Jean 14,30 ; Luc 4,5-7, il n’en sera pas toujours ainsi. Non ! les ténèbres ne règneront pas toujours, mais la lumière, la justice et la liberté brilleront quand le Fils de David sera là : Esaïe 8,23 à 9,6.

Un changement de situation pour les juifs, peuple de Dieu :

Un changement dû à l’intercession fervente d’Esther auprès d’Assuérus en leur faveur. Notons ici l’exemple qu’elle représente pour nous par l’implication personnelle et le combat qu’elle a dû livrer pour parvenir à ses fins : v 3. Le salut personnel d’Esther ne lui suffit pas. Ce qu’elle veut, c’est que soit englobé tout son peuple, que pas un ne meurt ou ne se perde à cause de la méchanceté d’Haman.

Notons ici la hardiesse d’Esther qui, pour la seconde fois, expose sa vie devant le roi, pleurant et intercédant pour son peuple et, finalement, trouvant une fois de plus grâce à Ses yeux : v 3 et 4. La grâce étant le principe sur la base duquel le roi a commencé à accueillir Esther : cf 5,2-3, celle-ci n’hésite pas à en profiter pour oser demander l’impensable : que le roi qui est le signataire du décret la condamnant elle et son peuple soit maintenant celui qui en ordonne le salut et l’affranchissement.

Osons nous aussi nous approcher de Dieu sur la base de la grâce pour réclamer de Sa part l’application de toutes Ses promesses et de tous les décrets de Sa miséricorde : Héb 4,16. Si Esther a pu trouver grâce auprès d’un Assuérus, combien plus Dieu, qui est devenu notre Père et notre Ami en Jésus-Christ, nous sera-t-Il favorable : Luc 18,1-8. Croyons également à l’efficacité de notre intercession qui, si elle ne peut sauver le monde, pourra au moins sauver les justes qui s’y trouvent : Gen 18,17 à 33 ; 19,22. N’est-ce pas offenser Dieu Lui-même que de ne pas oser Lui adresser nos demandes alors que Lui-même nous y invite et d’être si frileux dans nos attentes alors qu’Il est disposé à nous donner tant : Esaïe 7,10-13 ; 2 Rois 13,14 à 19.

Si Haman est mort, les effets de ses œuvres et du mal dont il a été l’auteur contre le peuple de Dieu survivent après lui. Il en est ainsi des méchants comme des justes. Leur exemple, les traces qu’ils ont laissé dans les vies ou dans l’histoire continuent à porter du fruit, soit en bien, soit en mal, longtemps après eux : Apoc 14,13 ; Jac 5,11. De même , bien que défait et vaincu, les effets de la domination de l’ennemi sur l’humanité se font toujours clairement ressentir.
Sur quoi pouvons nous compter pour en être soustraits et délivrés :
- sur l’intercession actuelle et fervente du Christ auprès du Père : Rom 8,34 ; Zach 3,1 à 5 ; 1 Jean 2,1-2. Il est Celui qui est engagé pour nous auprès du Père à ne perdre aucun de ceux qu’Il Lui a confié, mais de Le ressusciter au dernier jour : Jean 6,39 ; Luc 22,31
- mais aussi partiellement et sans doute avec moins de puissance, sur celle de l’Eglise et des saints : Eph 6,18 ; Job 33,19 à 30. Comment combattons-nous pour la délivrance et le salut des âmes que l’adversaire tient encore enchaîné par les effets de sa méchanceté et de ses mensonges ? La prière agissante (fervente, énergique) du juste a une grande efficacité : Jac 5,16

Un changement dû à la décision du roi suite à la demande passionnée d’Esther : v 7 et 8

Contrairement à la demande d’Esther, le roi ne peut pas simplement purement et annuler le décret signé de sa main par lequel il donnait à Haman le droit d’exterminer les juifs. Si lui, le roi, est le premier à transgresser les lois de son royaume, qu’en sera-t-il pour ses sujets (combien on aimerait qu’un tel sens de responsabilité habite la conscience de nos dirigeants.) Assuérus n’a dès lors qu’une possibilité : donner carte blanche à Esther et Mardochée pour agir et assurer eux-mêmes la sécurité de leurs compatriotes.

Beaucoup s’étonnent aujourd’hui que Dieu ne semble rien faire pour arrêter le mal. Ce serait si facile pour Lui, par exemple, de détruire Satan et de transformer instantanément le monde en un paradis. La réponse à cette apparente passivité de Dieu se trouve ici. Celui qui a créé les êtres spirituels et humains à Son image, c’est-à-dire dotés d’une volonté propre et d’une liberté de choix, ne peut, lorsqu’ils ne s’en servent pas comme Il l’aurait souhaité, se retourner contre eux et les détruire .

Une telle réaction conduirait Dieu à deux choses :
- à agir contre ce que Lui-même a mis en route et décidé : à pécher
- à montrer son incapacité à contrôler et à régir Son œuvre de telle manière que ce soit le bien et non le mal qui triomphe.

C’est par la croix et par elle seule que Dieu a résolu ce dilemme. Par elle, dit l’apôtre, Il montre Sa justice de manière à être reconnu juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus : Rom 3,24. Rien ne peut donc être reproché à Dieu. Il reste fidèle aux engagements pris lors de la création, mais rend possible en même temps la délivrance de ceux qui soupirent après leur libération du joug de Satan : Rom 11,33 à 36.

Un changement de perspective et d’avenir :

Mardochée établi comme favori du roi à la place d’Haman, deux décrets contradictoires concernant les juifs ont maintenant cours dans tout le royaume :- le 1er décret, inspiré par Haman, les livre à la mort et à la condamantion sans recours ni possibilité de défense.- Le second, édité par Mardochée et Esther, leur autorisait à se défendre pour assurer leur salut et leur sécurité : v 11 et 12.

De même, deux décrets contradictoires, issus et signés de la main du même Dieu, existent et cohabitent aujourd’hui dans le monde concernant l’humanité : Rom 6,23 :
- le salaire du péché, c’est la mort
- le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur

Tout comme ceux d’Assuérus, ces deux décrets, puisque signés tous deux par la main de Dieu, seront jusqu’à la fin des temps irrévocables : Gen 3,24 ; Ezéch 18,20 ; Rom 1,4 ; 4,25 ; Héb 6,17 à 20. La Bonne nouvelle annoncée, la joie succéda à la tristesse et à la désolation : Esther 8,16 ;3,15.

Qu’en tant que serviteurs de Dieu et messagers de l’Evangile, nous soyons aujourd’hui, à l’exemple de ces courriers envoyés par le roi sur ses chevaux les plus rapides : 8,14, pour nos contemporains les émissaires zélés de cette bonne nouvelle, cause d’une si grande joie, de la venue d’un Sauveur : Luc 2,9-11 ; Rom 10,14 à 15.

Esther 8

Texte biblique

Mardochée présenté au roi

En ce même jour, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Haman, l’ennemi des Juifs ; et Mardochée parut devant le roi, car Esther avait fait connaître la parenté qui l’unissait à elle. Le roi ôta son anneau, qu’il avait repris à Haman, et le donna à Mardochée ; Esther, de son côté, établit Mardochée sur la maison d’Haman.

Nouvelle demande d'Esther au roi

Puis Esther parla de nouveau en présence du roi. Elle se jeta à ses pieds, elle pleura, elle le supplia d’empêcher les effets de la méchanceté d’Haman, l’Agaguite, et la réussite de ses projets contre les Juifs. Le roi tendit le sceptre d’or à Esther, qui se releva et resta debout devant le roi. Elle dit alors : Si le roi le trouve bon et si j’ai trouvé grâce devant lui, si la chose paraît convenable au roi et si je suis agréable à ses yeux, qu’on écrive pour révoquer les lettres conçues par Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, et écrites par lui dans le but de faire périr les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi. Car comment pourrais–je voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment pourrais–je voir la destruction de ma race ?

Accord du roi

Le roi Assuérus dit à la reine Esther et au Juif Mardochée : Voici, j’ai donné à Esther la maison d’Haman, et il a été pendu au bois pour avoir étendu la main contre les Juifs.8 Ecrivez donc en faveur des Juifs comme il vous plaira, au nom du roi, et scellez avec l’anneau du roi ; car une lettre écrite au nom du roi et scellée avec l’anneau du roi ne peut être révoquée. Les secrétaires du roi furent appelés en ce temps, le vingt–troisième jour du troisième mois, qui est le mois de Sivan, et l’on écrivit, suivant tout ce qui fut ordonné par Mardochée, aux Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs et aux chefs des cent vingt–sept provinces situées de l’Inde à l’Ethiopie, à chaque province selon son écriture, à chaque peuple selon sa langue, et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue. On écrivit au nom du roi Assuérus, et l’on scella avec l’anneau du roi. On envoya les lettres par des courriers ayant pour montures des chevaux et des mulets nés de juments. Par ces lettres, le roi donnait aux Juifs, en quelque ville qu’ils fussent, la permission de se rassembler et de défendre leur vie, de détruire, de tuer et de faire périr, avec leurs petits enfants et leurs femmes, tous ceux de chaque peuple et de chaque province qui prendraient les armes pour les attaquer, et de livrer leurs biens au pillage, et cela en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième du douzième mois, qui est le mois d’Adar. Ces lettres renfermaient une copie de l’édit qui devait être publié dans chaque province, et informaient tous les peuples que les Juifs se tiendraient prêts pour ce jour–là à se venger de leurs ennemis. Les courriers, montés sur des chevaux et des mulets, partirent aussitôt et en toute hâte, d’après l’ordre du roi. L’édit fut aussi publié dans Suse, la capitale.

Elévation de Mardochée

Mardochée sortit de chez le roi, avec un vêtement royal bleu et blanc, une grande couronne d’or, et un manteau de byssus et de pourpre. La ville de Suse poussait des cris et se réjouissait. Il n’y avait pour les Juifs que bonheur et joie, allégresse et gloire. Dans chaque province et dans chaque ville, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut parmi les Juifs de la joie et de l’allégresse, des festins et des fêtes. Et beaucoup de gens d’entre les peuples du pays se firent Juifs, car la crainte des Juifs les avait saisis.